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Synthèse information secteur hélicoptère – 17 janvier 2024

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Le monde de l’hélicoptère est en deuil suite à l’accident survenu vendredi 12 janvier en fin d’après-midi aux abords de l’aéroport de Cannes Mandelieu. Les membres de l’Union Française de l’Hélicoptère adressent toute leur sympathie aux proches des deux victimes. Nos pensées vont aussi aux collaborateurs de l’école de pilotage au sein de laquelle est survenu ce dramatique événement, ainsi qu’aux représentants du constructeur de l’appareil. 

Si face à un tel accident il est légitime de s’interroger sur les circonstances qui l’ont provoqué, il faut laisser aux enquêtes qui viennent d’être diligentées, le temps indispensable pour analyser l’événement et pour définir les recommandations propres à améliorer la sécurité qui découleront de leurs investigations. D’ici là, il n’appartient pas aux représentants de l’UFH de commenter les circonstances de ce drame, ni de relayer les éléments d’information que ses membres auraient à connaître du fait de leurs fonctions.

Gestion du trafic de drones en zones aériennes réglementées

Le média UAS News a publié un reportage sur la problématique posée au gestionnaire de l’héliport londonien de Battersea par l’accroissement des demandes de vols de drones dans l’espace aérien dont il a la charge. Cet article donne un éclairage intéressant sur la façon dont cet héliport est exploité, assez différent de l’organisation retenue en France. Il semble en effet que ce soit le gestionnaire commercial qui prenne en charge les quelque 800 demandes de vols de drones susceptibles d’interférer avec les mouvements d’hélicoptères.

Il faut toutefois garder à l’esprit que cet article s’apparente à un publi-rédactionnel au profit d’une solution informatique. Celle-ci se limite à aider l’organisme responsable de la zone réglementée qui protège les approches de l’héliport, à traîter l’évaluation du risque pour traiter les demandes de vols de drones. Il ne s’agit pas d’un outil de gestion en temps réel de l’espace aérien tel que les prévoit le principe U-Space élaboré par l’EASA.

Brouillage GNSS

La synthèse de l’UFH évoquait la semaine dernière l’enquête conduite dans le Pas de Calais suite aux défaillance du GPS constatée par les équipages des hélicoptères SMUH. Les premiers résultats laissent craindre une prolifération de brouilleurs illégaux utilisés par des personnes souhaitant masquer leurs déplacements en perturbant les systèmes de suivi de flottes. En outre, la situation géostratégique mondiale impose d’envisager l’éventualité de perturbations de plus grande ampleur. L’instabilité actuelle fragilise le respect des accords internationaux et présente des risques d’exploitation militaire des vulnérabilités des réseaux GNSS. 

A cet effet, l’EASA et l’IATA organisent conjointement une session de travail sur la résilience des méthodes de navigation et de gestion du trafic aérien le 25 janvier prochain. La sensibilité du sujet peut sans doute justifier de l’option de participation uniquement en présentiel. Il est possible de s’inscrire en ligne ici pour y participer. Bien que le libellé du thème de cette réunion laisse présager d’une focalisation sur les problématiques propres au secteur Airline, il sera intéressant de se tenir informé sur le traitement d’un dossier qui est sensible pour l’ensemble de l’aviation. 

Givrage des moteurs à piston

Le BEA a mis en ligne les résultats de l’étude détaillée qu’il a conduite l’an dernier sur le givrage des admissions d’air des moteurs à piston.  Cette publication de plus de 240 pages a vocation à servir de documentation de référence sur le sujet.

La technologie des systèmes de carburation, les aspects théoriques sur le givrage et les divergences entre les données publiées à travers le monde sont passées en revue. 

Le rapport traite bien sûr de l’ensemble des aéronefs équipés de moteurs à piston et pas seulement des hélicoptères. On y retrouve cependant l’évocation des risques particuliers aux voilures tournantes, notamment au décollage et en vol stationnaire. 

Il rappelle aussi que le fonctionnement des systèmes de régulation propres aux hélicoptères (gouvernors) est de nature à masquer les signaux précurseurs de l’apparition des phénomènes givrants. 

Industrie et nouvelle mobilité urbaine

Pour se donner un aperçu de la façon dont les industriels majeurs du secteur de la voilure tournante abordent l’évolution de la mobilité urbaine verticale, le média « weaeelectric » propose une entrevue avec Balkiz Sharian, la présidente de Airbus UAM. Cette structure filiale d’Airbus, basée à Munich a été pensée pour fonctionner sur le mode start-up afin de définir la stratégie du groupe sur ce segment autour du projet AMI (Air Mobility Initiative). Son objectif est de mettre en œuvre les technologies émergentes pour proposer un aéronef à même d’offrir des capacités suffisantes pour assurer dans un premier temps les opérations conduites par les hélicoptères classiques là où ces derniers n’auront pas accès, avec des procédures compatibles avec la gestion classique de la circulation aérienne.

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