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Le traitement des cultures ne cesse de faire débat

Les polémiques sur le traitement phytopharmaceutique agronomique ont de nouveau été mises en avant à l’occasion du Salon de l’Agriculture.

Il n’entre pas dans les compétences de l’Union Française de l’Hélicoptère, de discuter des avantages et des inconvénients à utiliser tel ou tel produit de traitement.

Toutefois selon les avis exprimés par les experts  à cette occasion, il semblerait qu’une production agricole totalement exempte traitement serait aussi utopique qu’une médecine sans aucun médicament ou qu’une industrie mécanique débarrassée de tout lubrifiant. Par la voix de la FNSEA, le monde agricole, qui est bien conscient que cette réalité doit être gérée en prenant en compte les exigences environnementales, vient de publier un pacte de solutions pour ce faire.

Du point de vue des professionnels du travail aérien, ce problème est loin d’être nouveau. En effet, parmi les engagements proposés par les agriculteurs, la maitrise précise des zones à cibler et des dosages figure en bonne place. Or lorsque l’Europe a prohibé l’épandage par voie aérienne en 2011, elle s’est en fait privée de l’utilisation de l’un des outils parmi les plus performants pour réaliser cet objectif.

A l’époque, les processionnels impliqués et les élus locaux des régions viticoles n’avaient pas manqué d’alerter le gouvernement sur ce point et sur les conséquences d’une application intransigeante par la France de la directive. Voir ici l’exemple de l’intervention du député des la Côte d’Or.

Mais rien n’y a fait. Le gouvernement d’alors n’avait pas souhaité soutenir ses administrés sur ce point. La gestion de cette affaire nous avait convaincu que les pouvoirs publics tant nationaux qu’européens, ne s’intéressaient pas vraiment aux solutions permettant de traiter ce dossier technique avec rigueur, préférant aborder le sujet sous l’angle de la communication politique en s’attaquant à un symbole. Le fait pourtant reconnu, que l’hélicoptère affecté à cette tâche soit capable de traiter au mètre près une parcelle 8 fois plus vite et avec 5 fois moins de produits que par voie terrestre, a été complètement occulté.

La réglementation européenne qui s’oppose au traitement phytopharmaceutique par hélicoptère pourrait sans doute être amendée, mais ce serait long et supposerait une vraie volonté politique. En attendant, elle ne ferme pas la porte aux dérogations nationales. Peut-être serait-il temps de s’attaquer à une application nationale pragmatique de cette faculté, pour accompagner le projet proposé par le monde agricole et contribuer à sa réussite?  

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